Harragas
— publié dans : De la dérive (2020)
— 1. in : Chadia Arab. “Le 'hrague' ou comment les Marocains brûlent les frontières”. In: Hommes et Migrations, no1266, Mars-avril 2007. Nouvelles figures de l’immigration en France et en Méditerranée. p.88
— 2. in : Jean Fernandez, “Passages à Tanger”, Socio-Anthropologie n°6, 2005. Passages
— avec l'aimable autorisation de leurs auteurs ainsi que de la revue Hommes et Migrations
liminalité
transgression
traversée

1. (…) De harag, « brûler », signifie aussi « resquiller ». Il désigne surtout le voyage vers l’eldorado européen, dans la soute d’un bateau, dans un conteneur ou une barque de passeurs après un passage clandestin au Maroc. Les harragas, littéralement ce sont « ceux qui brûlent » : ils brûlent leurs papiers pour traverser la mer, sans identité, sans passé, sans histoires. (…)

2. (…) On pourrait se contenter du sens de ce mot donné par les harragas eux-mêmes ou par des journalistes, intéressés peut-être par la nouveauté du terme et son contexte sensationnel. Quant aux autorités, elle ne l’utilisent jamais, puisqu’il est un mot inventé, non répertorié dans le lexique, un mot en quelque sorte clandestin lui-même. (…)